Publié le 13 déc. 2023
Ce mercredi 13 décembre 2023, à 8h45, les 196 parties prenantes de la COP 28 se sont accordées sur un texte final qui, pour la première fois, mentionne toutes les énergies fossiles et le besoin de s’en éloigner. Un nombre toujours plus important de pays soutiennent l’objectif de sortie des fossiles et plus d’une dizaine de pays comme les Etats du Pacifique ou la Colombie s’engagent à soutenir l’initiative pour la création d’un traité de non prolifération des fossiles*.
L’objectif réaffirmé dans cet accord est bien d’atteindre 1,5° et il est accompagné d’un triplement de l’objectif de déploiement de capacités renouvelables d’ici à 2030. Malgré les critiques, les COP demeurent un processus démocratique incontournable pour permettre à l’humanité d’avancer sur le bon chemin.
Néanmoins, les avancées de cet accord sont largement insuffisantes pour tenir l’objectif des 1,5°. La rapidité de la sortie des fossiles est laissée à la discrétion des Etats ce qui n’est pas en ligne avec ce que dit la science si nous voulons éviter les conséquences d’un monde en surchauffe. En pleine COP, le service européen Copernicus annonçait que l’année 2023 serait l’année la plus chaude depuis le début de l’ère préindustrielle.
De plus, les promesses de financements étatiques du fonds “pertes et dommages” ne sont pas du tout à la hauteur. Pour le rendre réellement opérationnel, les Etats vont devoir trouver de nouveaux moyens de financement en taxant les profits des industries fossiles ou en mettant en place des ISF climatiques.
Le technosolutionisme imprègne aussi cet accord encouragé par de trop nombreux pays. Les Écologistes tiennent à le réaffirmer clairement : chaque centime investi dans le nucléaire ou dans des solutions technologiques qui n’ont fait aucune preuve retardent la transition vers les renouvelables.
La position de la France est d’ailleurs ambiguë : entre discours encourageant pour un accord ambitieux et présence en masse de lobbyistes des énergies fossiles comme Patrick Pouyanné, le PDG de Total Energies qui a été intégré dans la délégation française. La France doit porter l’intérêt climatique et non l’intérêt industriel de groupes privés.
Les Écologistes tiennent donc à rappeler qu’une partie de la solution réside dans une action ambitieuse de la France et de l’Union Européenne. Celles-ci doivent s’engager à sortir des énergies fossiles dans leur objectif climat pour 2040 et viser un mix 100% renouvelables en 2040. Pour ce faire, une forte présence d’élu·es Écologistes au Parlement européen sera nécessaire. Face à la montée d’un populisme climatosceptique, plaçons les enjeux environnementaux au centre de la campagne pour les élections du 9 juin 2024 et au cœur des politiques de l’Union européenne.
Aminata Niakaté et Sophie Bussière, porte-parole nationales
* Les villes écologistes françaises ont été parmi les premières supportrices de ce projet de traité dès la fin 2021 peu après la COP26.