Israël/Palestine : cessez-le-feu à Gaza, un souffle d’espoir ?
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Publié le 17 janvier 2025

Un accord de cessez-le-feu à Gaza a été annoncé ce mercredi 15 janvier. Structuré en trois phases, il doit conduire le Proche-Orient vers une paix durable.

La déclaration d’un cessez-le-feu, la libération des otages israélien·nes et des prisonnier·es palestinien·nes, les premières images de joie des Palestien·nes résonnent comme un message d’espoir et apportent un soulagement immense.Le bon fonctionnement de l’accord de cessez-le-feu repose sur la supervision de 3 États garants, Les États-Unis, le Qatar et l’Égypte. L’accord inclut la libération des otages israélien·nes en échange de plusieurs centaines de prisonnier·es palestinien·nes, le retrait progressif des forces israéliennes de l’enclave côtière, l’entrée, enfin, d’aide humanitaire à Gaza, et assure le retour des populations palestiniennes déplacées. Il prévoit l’intervention rapide des garants américain, qatari et égyptien en cas de non-respect.

Est-ce que le cessez-le-feu tiendra ? La question reste en suspens, tant les Gazaouis vivent dans une précarité insoutenable, après 15 mois de massacres, et près de 16 ans de blocus dans la bande de Gaza. Quelques heures après la confirmation officielle de l’accord par le Qatar et les États-Unis, des attaques israéliennes ont frappé Gaza, et auraient déjà causé la mort de de 100 personnes selon les secouristes et journalistes locaux.

Les Gazaoui·es ont besoin de plus qu’un cessez-le-feu fragile : une reconstruction durable de leurs droits et une paix véritable au Proche-Orient sont essentiels. Les clefs de la paix durable se trouvent notamment dans l’application de l’avis consultatif du 19 juillet 2024 de la CIJ (Cour internationale de Justice).

La France ne semble pas avoir contribué de manière significative à ce cessez-le-feu. Depuis les attaques du 7 octobre et le début de la guerre à Gaza, la position française s’est révélée incohérente et marquée par des contradictions internes, comme l’ont souligné d’anciens diplomates. La réaction initiale d’Emmanuel Macron au lendemain du 7 octobre a été d’affirmer une « solidarité sans réserve » avec Israël et de proposer une coalition contre le Hamas, une initiative rejetée par la communauté internationale. Par la suite, bien qu’Emmanuel Macron ait durci le ton vis-à-vis d’Israël, sa ligne est restée floue et dépourvue de courage politique.

Nous regrettons aussi la lâcheté de l’Union européenne et la frilosité de la majorité au sein du Parlement européen qui s’est opposée à une demande de cessez-le-feu ou de sanctions à l’encontre de Benyamin Netanyahou et son gouvernement et refuse de reconnaître l’état de Palestine comme dix de ses pays membres.

L’UNRWA MENACÉE

L’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) est aujourd’hui menacée par des lois israéliennes qui pourraient entraîner la fermeture de ses centres, privant des centaines de milliers de personnes d’accès à des services vitaux, à la santé, à l’éducation. Les lois interdisant les autorités israéliennes à entrer en contact avec l’UNRWA doivent s’appliquer à partir du 29 janvier. Malheureusement, Jean-Noël Barrot, ministre chargé de l’Europe et des Affaires étrangères, n’a pas donné suite à la demande des Écologistes visant à s’opposer à l’application de ces lois.

La communauté internationale, les Etats membres de l’Union européenne, et notamment la France, de par son rôle de membre du conseil de sécurité de l’ONU, doivent s’opposer fermement à cette nouvelle attaque contre le droit international et les droits fondamentaux des réfugié·es palestinien·nes, en permettant à L’UNRWA de poursuivre ses opérations à Gaza. A défaut, cela entraînerait une catastrophe humanitaire aux conséquences irréparables pour les Palestien·nes, et alourdirait les charges pesant sur Israël concernant le génocide en cours à l’encontre de ces derniers.

Il est également essentiel que la France et l’Union européenne se positionnent et soient à la hauteur sur la reconstruction des territoires palestiniens bombardés, afin de permettre aux populations de retrouver une vie digne et infrastructures essentielles et permettre un avenir de paix et de stabilité.