Manifestations en Colombie : EELV appelle à cesser la violence
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Face aux actes de violence en Colombie, Europe Écologie Les Verts condamne l’usage excessif de la force dont fait preuve la police lors des mobilisations qui ont débuté le 28 avril dernier, le droit de manifester étant garanti par l’article 37 de la Constitution colombienne. Par ces manifestations le peuple colombien proteste contre les mesures économiques que veut imposer le gouvernement 

Les autorités publiques ont enregistré 19 homicides du fait de la force publique, la disparition de 89 personnes et plus de 800 blessés. Ont également été signalées plus de 140 plaintes pour violations des Droits de l’Homme. Les organisations sociales colombiennes et de défense des droits humains font, quant à elles, état de 672 cas de détentions arbitraires, 30 d’utilisation d’armes à feu et 4  de violence sexuelle. Le nombre d’homicides s’élèverait, selon ces sources, à 31.

Face à ces événements, nous appelons le gouvernement colombien à assumer la responsabilité qui lui incombe de prévenir et de garantir le droit de réunion pacifique, ainsi qu’à instaurer un processus de dialogue permettant de surmonter la situation actuelle.

De même, nous demandons que les responsables des exactions qui ont fait au moins 19 morts en seulement quelques jours, entre le 28 avril et le 2 mai, fassent l’objet d’une enquête et soient traduits en justice. Selon la Commission interaméricaine des droits de l’homme – CIDH,  pour le seul 3 mai, on compte 5 morts de plus dans la ville de Cali. Deux d’entre elles étaient mineures (15 et 17 ans).

Enfin, nous demandons que les cas de violence sexuelle fassent l’objet d’enquêtes diligentes.

Pour EELV, le respect de l’État de Droit, des libertés publiques et individuelles, le choix du dialogue plutôt que de la répression doit être la priorité.

Nous nous joignons aux protestations de la communauté internationale et demandons que cessent les actes de violence des forces armées et de sécurité. Nous demandons également à la Haute-Commissaire aux droits de l’Homme de l’Organisation des Nations Unies, Michelle Bachelet, de mettre en place une mission internationale de vérification des violations de ces droits qui ont eu lieu entre le 28 avril et le 4 mai 2021.

Par ailleurs, cet usage excessif de la force se produit dans un contexte de violence généralisée malgré la signature des accords de paix entre les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC-EP) et le gouvernement colombien le 24 novembre 2016.

D’après la Defensoría del Pueblo, entre 2016 et 2020, 753 leaders sociaux ont été assassinés. En 2019, 64 des 134 leaders sociaux assassinés étaient des militants écologistes agissant pour protéger des ressources naturelles. En 2020, le nombre d’assassinats est monté à 182. Pour 2021, le système de suivi de la juridiction pour la paix (JEP), mise en place par les accords de paix, rapporte qu’un leader social est assassiné toutes les 41 heures. L’immense majorité de ces crimes restent impunis 

La France et l’Union Européenne ont soutenu politiquement et financièrement les accords de paix en Colombie. Il est donc de la responsabilité du gouvernement français d’interpeller le président colombien sur la garantie de l’application de ces accords, ainsi que sur l’usage des fonds français attribués à la Colombie dans le cadre de l’Aide Publique au Développement (APD).

Eva Sas et Alain Coulombel, porte-paroles
La Commission Transnationale d’EELV


Crédit photo (JUAN BARRETO / AFP)