N’oublions pas la Palestine
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« L’insuffisance des progrès dans le domaine politique et la persistance du conflit et de l’occupation mettent à risque la viabilité même de la solution à deux États » déclare Robert Serry, coordinateur spécial des Nations Unies pour le Moyen Orient, au Conseil de sécurité le 17 septembre 2012.

La  demande de reconnaissance de la Palestine comme Etat non membre de l’organisation des Nations unies, que le président Mahmoud Abbas présentera à l’Assemblée générale des Nations Unies le 27 septembre prochain, est une occasion qui s’offre à la communauté internationale de commencer à rendre justice au peuple palestinien et à faire respecter le droit international. Elle sera la suite diplomatique et politique de son entrée à l’Unesco en 2011 et lui permettra de rejoindre d’autres agences des Nations unies ainsi que la Cour pénale internationale.

Les négociations de paix sont au point mort depuis longtemps, alors que l’on s’accorde à dire que le règlement du  conflit Israélo-palestinien est la clef de voute pour une plus grande stabilité régionale et pour établir une relation de confiance entre l’occident et les pays arabes.

La communauté internationale ne peut plus continuer à se dérober de sa responsabilité et doit enfin faire entrer l’Etat Palestinien, avec les frontières de 1967 et avec Jérusalem-Est comme capitale, dans la communauté des nations, en accord avec l’ensemble des résolutions des Nations Unies. Alors que les peuples, dans  de nombreux pays du Moyen Orient, se battent contre les dictatures et pour la démocratie avec le soutien affiché des pays occidentaux, le principe du « deux poids deux mesures » doit cesser.

La France et l’Union européenne doivent tirer les conséquences de l’échec de leur stratégie tolérant une impunité à l’égard de  la politique israélienne depuis des décennies. Ce favoritisme, au lieu de faciliter la paix, pousse le gouvernement israélien à l’intransigeance absolue.

L’injustice que vit le peuple palestinien ne peut plus durer: de jour en jour, la colonisation israélienne de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est s’intensifie (300.000 colons israéliens sont établis en Cisjordanie, sans compter les 200.000 Israéliens habitants de Jérusalem-Est),  le mur continue d’encercler et d’émietter les territoires, les destructions de maisons palestiniennes est passée en trois ans d’une moyenne mensuelle de 23 à 64 et le blocus de Gaza se perpétue.

La dégradation de la situation économique, sociale et écologique de la Cisjordanie et de Gaza impose un sort insupportable à la population qui  se mobilise aujourd’hui contre sa paupérisation rampante et la vie chère. La teneur de l’accord intérimaire sur les relations commerciales avec Israël qui a suivi les accords d’Oslo (1993)  permet à Israël de faire pression sur l’économie et les finances palestiniennes à sa faveur.

La reconnaissance de l’Etat de Palestine aux Nations Unies ne résoudra pour autant pas tous les  problèmes, mais permettra une nouvelle donne diplomatique et politique pour s’engager dans la voie de la négociation entre deux états et sous égide internationale. Cette reconnaissance contribuera à renforcer le processus de réconciliation palestinien engagé au Caire, que la crise syrienne et l’instrumentalisation des diverses communautés risque de retarder encore.

Europe Ecologie Les Verts réitère tout son soutien à cette demande légitime de l’Autorité palestinienne, comme il l’avait fait en 2011.

La France doit répondre positivement et avec conviction à cette demande palestinienne, en accord avec les promesses de campagne du président actuel. Elle doit, au sein de l’Union européenne,  porter une parole de fermeté et d’autonomie par rapport à la politique américaine et faire en sorte que les pays de l’Union répondent positivement.

EELV demande à l’Union européenne de ne pas continuer à rehausser les relations commerciales avec Israël tant qu’il ne respecte pas le droits humains et attend que le Parlement européen s’oppose dans la prochaine session (23-25 octobre) à l’entrée en vigueur de l’accord, dit ACAA, qui donnera à l’état hébreux des prérogatives supplémentaires dans ses relations économiques avec l’Union.

Pour EELV, les répercussions de la crise syrienne dans la région sont déjà une réalité pour les réfugiés palestiniens du Liban et de Jordanie. Nous ne pouvons pas oublier il y a trente ans le massacre des Palestiniens dans le camps de Sabra et Chatila au Liban.

Un demi million de Palestiniens ont depuis 1948 cherché refuge en Syrie et aujourd’hui les camps de refugiés sont en proie aux bombardements de l’armée syrienne.

EELV  demande à l’Union européenne de fournir une aide exceptionnelle à l’URWA pour venir en aide aux 5 000 Palestiniens de Syrie qui essayent de trouver actuellement refuge au Liban et en Jordanie.

Pour que la Palestine devienne le 194e Etat des Nations Unies.

Commission Transnationale d’EELV,

26 septembre 2012