Les élections présidentielles vénézuéliennes ont eu lieu le 28 juillet 2024.
Elles ont été précédées par une série d’obstacles à la tenue d’élections démocratiques, libres et transparentes : inhabilitation de la candidate victorieuse des primaires organisées par l’opposition, tracas administratifs empêchant l’inscription de plusieurs millions de vénézuéliens ayant émigré et établis aujourd’hui à l’extérieur, refus de missions internationales d’observation, intimidations et arrestations de militants de l’opposition…
L’absence de publication des résultats détaillés du scrutin de la part du Conseil national électoral, contrôlé par le pouvoir exécutif, alors même qu’il en a l’obligation, marque l’aveu d’une manipulation des chiffres et rend légitime le soupçon de fraude électorale par le régime.
Il est aujourd’hui impossible, comme le rappelle le Centre Carter, qui avait été invité par les autorités vénézuéliennes à mener une mission d’observation électorale, de vérifier et de valider les résultats annoncés par le pouvoir. Le Centre Carter a ainsi clairement affirmé que les élections n’ont pas respecté les normes internationales en matière d’intégrité électorale et ne peuvent être considérées comme démocratiques.
Nombre de chancelleries latino-américaines, celles notamment de gouvernements de gauche (Brésil, Chili, Colombie et Mexique) ont demandé aux autorités vénézuéliennes de rendre publiques les données ventilées par bureau de vote, élément incontournable de la transparence du résultat annoncé.
Cette exigence est la garantie du respect de la volonté exprimée par le peuple vénézuélien.
Dès l’annonce des résultats par le régime, des manifestations ont éclaté, notamment dans des quartiers populaires, jadis fiefs du chavisme.
La répression est brutale: plus d’un millier d’arrestations et une vingtaine de morts dès les premiers jours qui ont suivi, selon les données du Procureur général de la République et des ONGs locales. Le pouvoir mobilise tout l’arsenal répressif pour mettre au pas la société vénézuélienne.
Les Écologistes dénoncent la fiction démocratique que présente le régime à l’opinion publique internationale, et condamnent la répression déployée contre les manifestants. Ils suivent avec intérêt les déclarations des pays latino-américains prêts à favoriser une reprise du dialogue et une médiation. Une telle démarche doit pouvoir compter sur l’appui de l’Union européenne. Il est plus que temps que les vénézuéliens renouent avec une démocratie pleine et entière.
Aminata Niakaté et Sophie Bussière, porte-parole des Écologistes-EELV