Barak Obama et la Palestine : avancées, revirements puis reculs
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*Alors que l’élection américaine bat son plein, voici une analyse du groupe Proche et Moyen-Orient de la commission Transnationale d’EELV. Sur le dossier très difficile du Proche-Orient, même si le Président Obama a déçu après avoir suscité beaucoup d’espoir, nous ne sommes pas dupes quant aux risques énormes qu’engendrerait l’élection du candidat républicain Mitt Romney pour la paix dans la région. 

Un héritage encombrant

En matière de politique internationale, l’élection de Barak Obama avait réveillé tous les espoirs : retour à une diplomatie multilatérale, référence aux organismes internationaux et au respect des droits, relations avec les pays du sud et notamment les musulmans, tournant le dos à la « guerre de civilisations », règlement du conflit israélo-palestinien, attachement à la paix  et au désarmement nucléaire, etc.

Car l’héritage de la décennie Bush était catastrophique: deux guerres en cours (Irak et Afghanistan) conduisant toutes deux à un échec patent, l’idéologie de la « guerre des civilisations » et du péril musulman qui a nourri la société américaine et codé la politique européenne, et un soutien inconditionnel à Israël sans aucune perspective d’une réelle pression américaine nécessaire au règlement du conflit.

Les cinq années de la présidence d’Obama sont riches en changements et avancées des mouvements démocratiques au Moyen Orient, évolution qui aurait pu favoriser un positionnement occidental en faveur de l’application du droit international pour le peuple Palestinien. Mais malheureusement, rien de tel ne s’est produit.

Avances contrôlées du candidat Obama

Les questions de politique internationale ne dominent pas en général une élection, ni aux USA, ni en Europe, mais aux Etats-Unis, le positionnement des candidats sur le conflit israélo-palestinien et le  soutien « indéfectible à Israël »  semblent être demeurés des éléments décisifs et constants pour s’assurer la victoire.

Le sénateur Obama était bien connu pour un positionnement ouvert au monde arabe et capable de défendre si besoin le droit des palestiniens à un Etat. Au cours de sa première campagne électorale, ses messages étaient contradictoires selon la conjoncture et selon son public, mais il en ressortait une volonté de traiter le dossier de façon prioritaire et d’opposer au « soutien inconditionnel à Israël » de l’administration précédente « un soutien nuancé ». Surtout, le candidat Obama avait eu l’occasion d’énoncer qu’il visait la création un Etat palestinien dans les frontières de 1967.

Afin de  rassurer une partie de son électorat, il annonçait dès la primaire démocrate, qu’il prendrait comme conseiller pour le Moyen Orient Emmanuel Rhan, connu pour ses positions pro-israéliennes, sans exclure toutefois la nécessité de parvenir à la solution des deux Etats.

En juin 2008 au siège de l’AIPAC (Americain Israel Public affaires Committee), il avait défendu longuement et avec vigueur le lien indéfectible de l’Amérique avec Israël mais ajoutait que c’était justement au nom de ce lien qu’il fallait un changement :

« Quand je serai président, j’œuvrerai à aider Israël à réaliser l’objectif des deux Etats, un Etat juif, Israël, et un Etat palestinien, vivant côte à côte en paix et dans la sécurité. Jérusalem restera la capitale d’Israël, et doit rester réunifié. Et je n’attendrai pas les derniers jours de ma présidence pour le faire ».

Deux concessions majeurs étaient ainsi accordées à Israël : la dénomination de « l’Etat d’Israël »  comme un Etat juif et l’abandon de Jérusalem comme capitale des deux états, concessions contraires au droit international, mais qui paraissaient indispensables pour gagner l’élection.

Tant les Palestiniens que le monde musulman et ceux qui en Occident pensaient que la « politique de deux poids de mesures » sur ce conflit avait trop duré, étaient dans l’attente de cette nouvelle politique.

Dès son élection, le président Obama affirme la priorité du dossier et c’est au président de l’autorité palestinienne qu’il téléphone en premier. Il nomme rapidement George Mitchell – négociateur de la paix en Irlande du Nord – comme délégué spécial au Moyen orient, homme qui défendra, sans succès, l’objectif du gel de la construction des colonies, nécessaire pour faire avancer la négociation.

Le désir d’avancer vers une solution gagne alors une partie de l’opinion juive ; pour faire  contre point à la puissante AIPC, on crée le regroupement « J street », mouvement favorable aux deux états et au démantèlement des colonies en Cisjordanie, sans toutefois se prononcer sur la question de Jérusalem.

La cause palestinienne paraissait d’autant plus légitime que l’opération « plomb durci » sur Gaza avait fait l’objet de condamnations de toutes parts, sans toutefois qu’elles aient été suivies de la moindre pression, encore moins de sanctions à l’encontre du gouvernement israélien, comme l’envisageait le fameux rapport Goldstone. Malgré tout, les pressions américaines avaient produit un certain effet.

Mais la victoire électorale de Benjamin Netanyahou en Israël, trois mois après l’investiture du nouveau président, allait peu à peu modifier le cap que ce dernier s’était fixé. En outre, la victoire républicaine à la Chambre, à mi-mandat, a été un nouvel obstacle à la moindre avancée du dossier

Discours du Caire : orientation humaniste et promesses

Dans son discours « de la main tendue » au Caire (juin 2009), le président Obama a rendu explicite sa nouvelle stratégie pour la région : la  paix entre Israéliens et Palestiniens restait un souci prioritaire. Après avoir longuement rappelé les devoirs de chacune des parties, il a tenu des propos jamais entendus de la part d’un président américain :

« .. Dans un même temps, les Israéliens doivent reconnaître que, tout comme le droit d’Israël à exister ne peut pas être nié, celui de la Palestine ne peut pas l’être non plus. Les Etats-Unis n’acceptent pas la légitimité de la continuation de la colonisation. Ces constructions violent les accords précédents et sapent les efforts consentis pour parvenir à la paix. Il est temps que ces colonies cessent. Israël doit aussi respecter ses engagements et assurer aux Palestiniens la possibilité de vivre, travailler et développer leur société. Et, tout comme elle dévaste les familles palestiniennes, la crise humanitaire, qui continue à Gaza ne sert pas la sécurité d’Israël, pas plus que l’absence continue de perspectives en Cisjordanie. Le progrès de la vie quotidienne des Palestiniens doit faire partie du chemin vers la paix ; et Israël doit prendre des mesures concrètes pour permettre ce progrès. »

Ce discours fit grandir l’espoir de changements à venir, au point que le président Obama recevait, quelques mois plus tard, le prix Nobel de la Paix.

Face à ce discours, Benjamin Netanyahu a très rapidement posé les limites à ne pas franchir : le futur Etat palestinien devra être démilitarisé, il n’y aura pas de retour des refugiés, la « croissance naturelle » des colonies se poursuivrait, et Jérusalem resterait la capitale indivisible d’Israël. Propos suivis par le refus israélien du retrait du plateau du Golan au moment où les discussions américaines avec la Syrie étaient engagées.

La fermeté  du gouvernement israélien a donc eu raison des intentions d’Obama : peu à peu, la priorité qui devait être donnée au règlement du conflit va s’éroder : hormis des démarches diplomatiques, aucune pression ne sera faite pour engager des discussions dans des conditions qui puissent changer la donne.

Diplomatie sans lendemain

Les émissaires d’Obama se sont succédés pour obtenir les conditions nécessaires à la reprise des négociations. Ils ont demandé à Israël l’arrêt et/ou gel des colonies  et aux palestiniens la reprise des négociations, sans autre préalable, ce que ses derniers ont accepté. Mais ni discours ni demandes n’ont suffit pour amener Israël à geler la colonisation.

Dès le début de sa présidence, Barack Obama a refusé d’utiliser la pression économique ou politique (comme le soutien aux résolutions des Nations Unies) comme le conseillaient certaines personnalités politiques et militaires aux USA, sachant que le règlement de ce conflit était une pièce maîtresse de toute politique américaine dans la région.

Le Président américain a préféré rassurer le gouvernement israélien en matière de sécurité croyant pouvoir ainsi parvenir à modifier sa position. Fin 2009, l’Administration américaine obtient pour Israël une des aides les plus importantes de son histoire : 30 milliards de dollars sur 10 ans. En mai 2010, 205 millions supplémentaires sont débloqués pour mettre en place le « bouclier anti-missile » israélien. Ni le Congrès ni personne ne lui demandait un tel effort financier alors que la crise économique frappait de plein fouet les Etats-Unis.

Entre temps, le gouvernement israélien a joué la course contre la montre pour accélérer la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, rendant ainsi chaque jour plus difficile la solution des deux états. L’aide militaire et financière reçue n’a pas fait dévier le gouvernement israélien de sa stratégie du « fait accompli ».

L’administration américaine essuie alors des défaites diplomatiques importantes : en mars 2010, au cours de la tournée du vice-président Joe Biden, le gouvernement israélien autorise un nouveau plan de construction de colonies. L’émissaire américain en est arrivé à dire alors que cette décision « sapait la relance du processus de paix ».

Après qu’Israël ait finalement accepté un moratoire sur la poursuite des colonies en excluant  toutefois Jérusalem de ce moratoire, et que les Palestiniens aient levé tout préalable sur le gel des colonies et la reconnaissance de l’Etat palestinien dans les frontières de 1967, une rencontre tripartite eut lieu (septembre 2010) à Washington. On peut considérer cette réunion comme un échec.

Chaque partenaire a énoncé au cours de la brève rencontre ses desiderata : Israël exigeait que soit reconnu le caractère juif de l’Etat d’Israël et l’Autorité Palestinienne demandait la levée du blocus de Gaza et l’arrêt de la colonisation.

L’administration américaine n’avance alors aucune initiative politique nouvelle, elle se contente de renvoyer les deux partenaires aux négociations bilatérales bien connues depuis des années. La conclusion de la secrétaire d’Etat Hillary Clinton à la fin de la rencontre était claire:

« Nous ne pouvons et nous ne voulons pas imposer une solution. Vous seuls pouvez prendre les décisions nécessaires, afin d’assurer un futur de paix aux peuples israélien et palestinien.»

Le désengagement américain est alors devenu notable. Georges Mitchell, l’émissaire d’Obama pour le Moyen Orient, après avoir trouvé porte close de la part du premier ministre israélien sur la question des colonies, donnera alors sa démission.

La politique de fermeté et d’intransigeance du gouvernement israélien par la voix de son Premier Ministre, parfaitement relayée par le lobby juif américain extrêmement présent au Congrès et dans l’opinion, a finalement été très payante.

Obama pensait toujours que grâce à une aide financière et militaire importante, il pourrait assouplir la position israélienne ; il a même proposé le gel des colonies contre la livraison à Israël de 20 chasseurs américains, et assuré Netanyahu que le véto américain au Conseil de sécurité serait maintenu contre toute résolution à l’encontre d’Israël.  Cette dernière promesse a bien été tenue par la suite,

L’Autorité palestinienne, affaiblie par toutes ses concessions, restées sans aucune contrepartie, renforçant les opposants palestiniens, se rend alors à l’évidence : le président Obama ne plaidera plus sa cause.

L’absence de retombées du « printemps arabe » pour les Palestiniens

2011 est une année charnière pour tout le Moyen-Orient et le monde, tant le mouvement populaire pour la liberté et la démocratie est fort,  s’étendant  de la Tunisie jusqu’au Bahreïn en passant par l’Egypte, la Libye, le Yémen et d’autres pays arabes.

Les pays occidentaux ont plus ou moins rapidement tourné le dos aux anciens dictateurs jusqu’alors leurs alliés. Ils se sont alignés d’une même voix pour faire chorus avec les soulèvements et les mouvements populaires, allant jusqu’à engager leurs forces miliaires, certes sous mandat ONU. Qu’allait devenir dans ce nouveau Moyen-Orient la politique des Occidentaux – et notamment celle des Etats Unis – vis à vis du conflit israélo-palestinien ?

Tout  montre que les Palestiniens n’auront aucune retombée sur leurs revendications. Les mêmes qui défendent partout le respect des droits de l’homme, du droit international et la responsabilité de protéger les populations civiles, que se soit en Lybie, en Syrie ou ailleurs, refusent ou s’abstiennent d’élargir cette  protection au peuple palestinien. Les projecteurs sont ailleurs.

Devant l’inquiétude israélienne sur le changement qui s’opère et la chute de son grand allié Hosni Moubarak en Egypte, les USA et l’Union européenne répondent « présents ». Ils continuent à conforter l’Etat le mieux armé de la région. Israël obtient donc des Etats-Unis une aide supplémentaire pour Tsahal de 235 millions de dollars qui s’ajoutent aux 3 milliards qu’elle reçoit annuellement. Même certains Républicains trouvent qu’en période de crise, l’aide financière à Israël devrait diminuer. Obama est critiqué dans son propre camp par une politique qui ne donne pas de résultats et n’a de prise sur personne. A ceci s’ajoute l’alerte persistante israélienne quant au danger que représente l’intransigeance iranienne sur le programme nucléaire, poussant les Occidentaux à accélérer les sanctions et à cautionner discrètement les attaques ciblées contre les installations ou les personnes responsables du programme nucléaire.

Face à l’augmentation de la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, l’Europe fait jouer  à nouveau le Conseil de sécurité tout en prévoyant son échec. Le 18 février 2011, un nouveau projet de résolution contre la poursuite de la colonisation est rejeté par le veto américain.

Les incohérences politiques ne sont pas seulement du côté américain. La  déclaration commune de la France, de l’Allemagne et de la Grande Bretagne, à la veille de la résolution, dénonçait le caractère illicite de la colonisation. Mais quelques jours après (le 22 février 2011), l’Union Européenne décidait d’octroyer à Israël davantage d’aide pour son industrie militaire et ses services de police, et un accès aux fichiers d’Europol. Ces privilèges s’ajoutent à ceux que procure, en termes commerciaux, scientifiques et autres, l’accord d’association UE–Israël. L’UE fournit ainsi un soutien à la préoccupation insécuritaire israélienne, soutien oblitérant tout le reste.

La réconciliation entre le Hamas et l’Autorité palestinienne (mai 2011), scellée du fait de l’impasse absolue de la négociation où l’on a enfermé le Fatah, deviendra pour le gouvernement israélien une nouvelle occasion de faire pression sur les pays occidentaux afin de faire prévaloir sa sécurité.

La tentative tardive d’Obama

Il est possible que les changements au Moyen-Orient aient conduit cependant Barack Obama à concevoir enfin un plan plus précis pour la relance des négociations sous son égide. Début mai 2011, peu avant la visite de Netanyahou aux Etats-Unis, Obama présentait le plan « Une Palestine viable, un Israël sûr », en deux étapes :

– Une première phase portant sur les lignes de démarcation de 1967 devrait conduire à des négociations de territoires et au retrait des forces militaires israéliennes afin d’établir un Etat palestinien démilitarisée. Aucune précision n’est apportée sur le sort des colonies.

– Après quoi devrait venir la négociation sur les deux questions cruciales : l’avenir de Jérusalem et le sort des refugiés.

La réponse de Netanyahou ne se fait pas attendre. Quelques jours après, devant le Congrès américain, il ne rejette pas les négociations, mais refuse les postulats proposés par le président (et qui sont celles des résolutions de l’ONU): les  frontières de 1967 ne peuvent pas être un point de départ de discussions, la négociation sur la partition de Jérusalem et sur le retour des refugiés n’est pas envisageable. Vu les applaudissements recueillis, le Congrès lui était tout acquis et ainsi était immédiatement scellée la fin d’une nouvelle politique américaine. Fort de ce succès, B. Netanyahou annonce les jours suivants la construction de 1520 logements nouveaux à Jérusalem–Est.

L’abandon du peuple palestinien

Confrontée à une opposition au sein de son propre camp par ses renoncements successifs aux demandes américaines et malgré la réconciliation tant attendue avec le Hamas, sous l’égide du nouveau gouvernement égyptien, l’Autorité palestinienne décide de demander l’adhésion comme membre à part entière des Nations Unies de la Palestine. Malgré toutes les pressions exercées par l’administration américaine et d’autres jusqu’à la veille de son intervention pour qu’elle  la retire, Mahmoud Abbas va jusqu’au bout et la présente le 24 septembre 2011.

Le discours très attendu du président américain à l’ONU marquera un alignement sans nuances sur les positions israéliennes. Tous les arguments pour le rejet de la demande sont incohérents avec toutes ses prises de position antérieures. Même en Israël, des voix s’élèvent pour manifester leur déception : un dirigeant du Meretz (parti socialiste israélien) déclare par exemple qu’il s’agit d’une position « triste et affligeante ». Toute le monde avait encore en mémoire les propos qu’un an auparavant seulement, face à la même assemblée, Obama avait prononcés : il avait souhaité retrouver à la prochaine session « un nouveau membre des Nations Unies, une Palestine indépendante vivant en paix avec Israël ».

Les Palestiniens sortent affaiblis de cette épreuve, mais le président Obama également : son échec politique lui sera reproché au cours de sa campagne actuelle.

La suite des évènements est bien connue, la politique américaine a suivi les sillons tracés par d’autres présidents.

Lors de la demande de la Palestine à rejoindre l’UNESCO, constatant sa perte d’influence sur les pays du sud majoritaires au sein de l’assemblée générale, le président américain utilise comme représailles les sanctions économiques sur l’organisation elle-même, pression mal ressentie dans certains pays qui a peut être conduit la France, où siège l’Unesco, à ne pas suivre l’injonction américaine et à voter pour l’adhésion.

Obama a déjà prévenu ses alliés qu’il y aura des sanctions économiques sévères si l’Autorité Palestinienne obtient gain de cause à sa demande d’un « Etat non membre » des Nations Unies présentée a l’Assemblée générale des Nations Unies le 28 septembre 2012. Ceci en dépit d’une demande revue à la baisse par rapport à celle de l’année précédente, qui d’ailleurs était la proposition que Nicolas Sarkozy avait défendu en 2011, vote dont les Palestiniens ont accepté qu’il se déroule après les élections pour ne pas gêner le président candidat.

La nouvelle démarche palestinienne n’est plus un événement comme le fût celle présentée  l’année précédente.

Les Palestiniens sont ainsi les grands perdants de la période qui vient de s’écouler mais, comme beaucoup de démocrates dans le monde, ils craignent aussi une victoire républicaine qui aujourd’hui instrumentalise à sa faveur les échecs et faiblesses de la politique d’Obama au Moyen-Orient et dans le monde musulman en général.

Un des slogans du candidat républicain Mitt Romney à l’élection présidentielle américaine, « Faire  du 21e siècle un siècle américain », trace bien les axes de sa stratégie internationale, et les dangers que pourrait représenter son élection.

Groupe Proche et Moyen-Orient de la commission Transnationale d’EELV

(octobre 2012)