De fortes mobilisations au  Kazakhstan réprimées dans le sang
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En ce début d’année 2022, le Kazakhstan connait un mouvement social absolument sans précédent qui a d’abord touché des entreprises ( grève générale dans la région de Margistau et d’Atyrau, grève des travailleurs du pétrole de Tengizchevroil, grèves de mineurs dans plusieurs région, etc.) puis tout le pays. C’est la hausse brutale des prix du gaz, dont dépendent largement les habitants pour leur chauffage comme nombre d’entre eux pour leurs déplacements, qui a provoqué d’importantes manifestations, en particulier à Almaty capitale économique du pays.

Ces mobilisations rejoignent celles qu’ont connues nombre de pays dans le monde entier. Des gouvernements décident d’augmentation de produits de première nécessité insupportable pour les populations. Ici, la fin des subventions pour une ressource dont  le pays est pourtant un gros producteur. En effet, grâce à ces ressources minières, le PIB est le plus élevé de la région sans aucune retombée pour ses 18 millions d’ habitant.es qui subissent un environnement totalement dégradé.

Déstabilisé par ces réactions inattendues, le gouvernement a proposé une légère diminution des prix du gaz et  limogé un gouverneur, mais sans jamais tenter un véritable dialogue, tant son désaveu est manifeste. Ainsi, aux revendications sociales et économiques (hausse des salaires, refus des licenciement, baisse des prix) se sont ajouté des revendications politiques démocratiques comme le retour à la constitution de 1993 ( et son respect, celle-ci n’ayant jamais été vraiment appliqué). 

Ces revendications mettent en cause un régime oligarchique, corrompu et inefficace, qui dirige le pays autour du satrape Noursoultan Nazarbaïev, en place depuis l’époque de l’URSS, s’enrichissant avec ses proches en exploitant les riches ressources en gaz et en métaux précieux du pays. Classiquement, ce pouvoir a immédiatement accusé le mouvement populaire de « terrorisme » et d’être le fait « d’agents étrangers » et a fait appel à son puissant voisin, la Russie, à travers l’alliance armée (en sommeil depuis longtemps)  l’OTSC (Organisation du traité de sécurité collective). Façon aussi pour la Russie de contrer l’influence grandissante de la Chine voisine dans la région. La répression a déjà fait des centaines de morts, des milliers de personnes ont été interpellées. 

EELV apporte son soutien aux populations du Kazakhstan qui ne font qu’exercer leur droit à manifester, pour des revendications de justice sociale et économique.

Pour EELV, aucune véritable paix n’est possible sans l’arrêt de la répression, la libération des prisonnier.es et le départ des troupes russes.

EELV rappelle que l’uranium que la France importe pour ses centrales nucléaires provient majoritairement de ce pays. 

EELV souligne que les pays extractivistes  sont trop souvent minés par la corruption, ce qui favorise oligarchie et dictature 

Une mise en place d’un gouvernement de transition est indispensable pour initier le chemin vers un avenir démocratique.