JO DE SOTCHI : SOYONS LES PORTE-VOIX DE CEUX QUI SE BATTENT POUR L’ENVIRONNEMENT ET LES LIBERTES EN RUSSIE
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Motion adoptée par le Conseil Fédéral des 8 et 9 février 2014

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Exposé des motifs

Depuis les grandes manifestations des citoyens russes pour les libertés et les droits humains en 2012, le pouvoir russe œuvre pour instaurer une chape de plomb. Après l’entrée en vigueur de lois limitant le droit de manifester, la liberté d’expression et les droits de la société civile et des ONG, la promulgation de la loi « contre la propagande de l’homosexualité auprès des mineurs », en réalité une loi tournée contre les Lesbiennes, Gays, Bisexuelles et Transsexuelles en Russie, il est évident que le pouvoir russe souhaite faire de ce pays une terre de répression des droits fondamentaux d’égalité.

Un certain nombre de Chefs d’Etats comme François Hollande, Barack Obama ou Joachim Gauck ont d’ores et déjà annoncé leurs absences lors des cérémonies d’ouverture des Jeux olympiques d’Hiver 2014 qui se dérouleront à Sotchi en Russie.

De nombreuses-eux sportives-ifs, qui se rendront à ces Jeux, sont à l’initiative d’actions et de pétitions afin de soutenir les LGBT et la société civile russe.

La répression n’est pas qu’orientée vers les LGBT, ainsi le 20 décembre dernier, Evgueni Vitichko, militant écologiste russe, a été condamné à trois ans de camps pour une action pacifique dénonçant les dégâts écologiques du chantier des Jeux.

Ces JO s’inscrivent dans une logique de grands projets inutiles de la démesure et du court terme et provoquent un désastre environnemental.

De même, de nombreux-euses prisonniers-ières du 6 mai 2012, arrêté-es pour avoir protesté contre la réélection de Poutine sont moins visibles médiatiquement et restent toujours en prison.

Malgré des libérations d’opposant-e-s comme Khodorkovski ou les dernières Pussy Riot emprisonnées, personne n’est dupe quant à ces actions qui se voudraient clémentes mais qui ne sont que cosmétiques, à l’attention du reste du monde s’inquiétant des dérives de Poutine.

Le premier réflexe serait de demander le boycott de ces Jeux olympiques, mais pratiquer la politique de la chaise vide serait tourner le dos à l’action et masquerait la résistance des organisations russes combattant pour l’égalité et les libertés de toutes et tous.

EELV demande donc

– Aux personnalités politiques officielles, journalistes ou sportifs qui se rendront à Sotchi de porter la voix des Droits Humains et de montrer que la République française ne peut accepter qu’un pays entretienne une répression d’un autre âge.

– A la France de revenir sur sa décision de ne pas intégrer un-e ou des représentant-e-s du monde sportif engagé-e-s dans la lutte contre les discriminations ou d’activiste LGBT à sa délégation officielle, contrairement aux Etats-Unis qui envoient Billie Jean King, l’une des premières sportive à avoir déclaré publiquement son homosexualité, la hockeyeuse Caitlin Cahow, qui se revendique également lesbienne, ainsi que Brian Boitano (un patineur gay).

– A Valérie Fourneyron, ministre des Sports, de la Jeunesse, de l’Education populaire et de la Vie associative, de profiter de son déplacement à Sotchi pour rencontrer des représentant-e-s de Fédération sportive LGBT russe et de l’opposition russe, et plus généralement, les associations luttant pour la défense des droits humains.

– Aux ministres chargés de l’écologie et des sports de demander au CIO de s’engager dans un changement radical d’orientation dans l’organisation des prochains JO:

­‐en portant un coup d’arrêt aux projets démesurés, aux coûts pharaoniques.

­‐en mettant au premier plan le respect de l’environnement, des droits des habitants et des travailleurs embauchés pour les JO

– A la diplomatie française d’exiger du gouvernement russe de cesser le harcèlement des opposants et des défenseurs des droits de l’homme et de mettre un terme aux lois répressives concernant le droit de manifester, la liberté des médias d’opposition, l’activité des ONG oeuvrant pour la défense des droits de l’homme.

– A la diplomatie française d’exiger du gouvernement russe d’agir pour prévenir et réprimer la torture dans toute la chaîne pénale russe, depuis l’arrestation jusqu’à l’exécution de la peine en colonie pénitentiaire.

– A la diplomatie française d’exiger du gouvernement russe de mener des campagnes de valorisation des ressortissants du Caucase et d’Asie centrale et de réprimer les violences contre ces populations.

– A la diplomatie française d’exiger du gouvernement russe de redresser la barre concernant l’avenir de la région du Caucase du Nord. Les populations lésées, notamment dues aux expropriations et aux conditions de travail déplorables sur le chantier devraient être justement compensées. Les activistes sociaux et environnementaux devraient être associés aux projets de développement économique de la région. La sécurité passant par l’apaisement des tensions confessionnelles, le rétablissement de conditions démocratiques dans les juridictions locales et la réhabilitation des anciens combattants devrait être rétablie conjointement à la mise en oeuvre de projets de développement économique pour la région.

70 pour, 1 blanc.