Pour une sortie de crise au Sénégal
Partager

Depuis plusieurs mois, la société civile sénégalaise et les ONG déplorent une grave détérioration du respect des droits et libertés publiques au Sénégal. 

Cette situation de rétrécissement de l’espace civique et démocratique est aggravée par une répression sans précédent des acteurs de la société civile et des opposants politiques par le régime du Président Macky Sall.

Ainsi, le principal opposant, Ousmane Sonko du parti Pastef Les Patriotes (parti dissous) est en prison depuis juillet 2023 et a été déclaré inéligible à l’élection présidentielle. 

De nombreux observateurs estiment que depuis qu’il dirige le pays, le Président Macky Sall, n’a eu de cesse d’instrumentaliser la justice à des fins politiques et de réprimer  avec violence les voix critiques. 

Point d’orgue de cette situation délétère, le 3 février dernier, Macky Sall a reporté sine die le scrutin présidentiel initialement prévu le 25 février 2024. Cette décision a provoqué au Sénégal un immense soulèvement populaire, qui risque de dégénérer en une crise aux conséquences désastreuses pour le pays. Déjà trois morts, trois morts de trop.

Le 5 février, l’Assemblée nationale s’est réunie, dans un contexte de grande tension. Les forces de l’ordre ont évacué manu militari les opposants au report, voté au 15 décembre par les soutiens du Président.

L’annulation du processus électoral par Macky Sall a été qualifiée par de nombreux observateurs de coup d’État institutionnel par son caractère unilatéral et anticonstitutionnel. 

Le Conseil Constitutionnel du Sénégal vient d’ailleurs d’annuler le décret reportant les élections présidentielles, offrant l’occasion de retrouver le chemin de l’Etat de droit au président Sall.

Tous les prisonniers politiques doivent être libérés.

Les élections présidentielles doivent se tenir comme prévues, au plus tôt, dans le respect de l’ordre constitutionnel sénégalais.

Nous invitons le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères à œuvrer diplomatiquement , en lien avec la CEDEAO, et sans ingérence, pour une sortie de crise.

Aminata Niakaté et Sophie Bussières, porte-paroles
François Thiollet, député européen
Mounir Satouri, député européen
Aurélien Taché, député 
La commission Transnationale